Alexandre Jollien : « Un souvenir impérissable » du tournage à l’Hôpital de Morges
Publié le 31.01.22
Interview exclusive avec Alexandre Jollien suite à la sortie du film Presque de Bernard Campan.

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L’heure est enfin arrivée de découvrir le film Presque de Bernard Campan, avec le philosophe Alexandre Jollien, sorti le mercredi 19 janvier 2022 sur les écrans de Suisse romande. Le film, dont certaines scènes ont été tournées à l’Hôpital de Morges (Ensemble Hospitalier de la Côte), retrace le périple de deux amis : l’un valide, l’autre atteint d’infirmité motrice cérébrale (IMC), en quête de liberté. Elle aborde le handicap et prône le mieux vivre-ensemble. Rencontre avec Alexandre Jollien qui nous accorde une interview exclusive :

L’idée du titre du film « Presque » vient de vous, dites-en nous plus ?

Notre amitié, avec Bernard, s’est d’emblée basée sur la spiritualité. Chaque semaine, nous nous proposions de vivre un peu comme les philosophes grecs et de mettre en pratique des exercices spirituels. Un thème revenait souvent, celui du jugement. Swami Prajnanpad dit qu’on ne vit pas dans le monde, mais dans notre monde. Le titre Presque vient de là. Presque, c’est le décalage qu’il y a entre nos idées, nos préjugés, nos fantasmes et le réel. Philosopher à coup de presque, c’est savoir que nous ne pouvons pas enfermer la réalité dans nos catégories mentales et nous ouvrir au mystère, à la rencontre, à l’autre.

Quel souvenir conservez-vous des différentes scènes tournées à l’Hôpital de Morges ?

L’accueil… magnifique, formidable ! Tous ces sourires, ces mains tendues, ces cœurs ouverts. Je garde un souvenir impérissable de notre passage à l’Hôpital de Morges. C’était l’une des premières scènes, j’étais un peu tendu. Cela m’a fasciné de voir des infirmières et des infirmiers aux Urgences, être si bienveillants et en même temps tellement sereins, attentifs à l’autre. Un exemple en somme.
 
L’un·e de vos proches a déjà été soigné à l’Hôpital de Morges. Qu’avez-vous apprécié de la prise en charge ?

Ma petite fille, Céleste, s’est un jour fait un petit trou à la tête en tombant d’une balançoire près de Morges. En moins de deux, nous nous sommes retrouvés aux Urgences de l’Hôpital de Morges. Pareil, accueil magnifique, prise en charge extraordinaire, incroyable. Dans mon souvenir, je vois encore la petite Céleste éclater de rire après avoir inhalé un gaz à des fins médicales. Merci aux Urgences de Morges. Ma petite fille n’a pas été traumatisée et l’on garde un souvenir super sympa de cet épisode…

En quelques mots, quels sont les grands messages portés par votre personnage dans le film et que vous souhaitez faire passer à chacun·e ?

Si le film pouvait contribuer à ouvrir les cœurs, à nuire à la bêtise comme disait Nietzsche, ce ne serait pas mal. C’est l’histoire de deux paumés, un croque-mort et un livreur de légumes handicapé, perdu dans son monde, qui cheminent vers la joie inconditionnelle. La philosophie, l’intériorité nous réunissent. Il y a trois piliers au bonheur à mes yeux : la pratique spirituelle, être bien entouré, s’ouvrir à la générosité. Au fond, dans ce film, les deux personnages, deux blessures sur pattes, entament un chemin de libération. Rien n’est jamais foutu, aucun destin n’est scellé et c’est la solidarité qui nous sauve.

Interview: Myriam Bango-Lepage
Photo: Pan-Européenne

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