Vincent Carlino: engagé aux Pâquis pour 12 heures, resté 2 ans !
Publié le 9.05.22
Vincent Carlino, superviseur du Centre CoVID-19 des Pâquis à Morges a vécu de près les premières heures et tous les moments forts du centre.

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La structure a vu le jour en un temps record il y a plus de deux ans, pour répondre aux besoins de la région en matière de dépistages et de vaccinations. « Je porte le centre dans mon cœur » explique ce futur médecin, qui travaille dans ce cadre surprenant et chargé d’histoire : un bâtiment datant du milieu du XIXe.

Racontez-nous les premières heures sur place ?

C’était une ambiance particulière : je venais remplacer une collègue. C’était en pleine première vague CoVID, en mars 2020. Il n’y avait personne dans les rues, les trains étaient vides, le doute quant à la dangerosité du virus planait, je ne savais pas dans quoi je me lançais mais je ressentais le besoin de m’investir. Arrivé sur place, le site était peu fréquenté, tout le monde était sur le qui-vive, les instructions sanitaires étaient alors peu claires. Au départ, ma mission était de prêter main forte aux médecins généralistes et spécialistes de la région chargés des consultations des patient·e·s symptomatiques et vulnérables. Nous avancions au jour le jour sans savoir vraiment ce qu’il allait advenir de cette structure temporaire. J’ai progressivement accédé à des responsabilités plus importantes jusqu’à ce jour. Jamais je n’aurais imaginé m’impliquer aussi intensément sur la durée et finalement coordonner une équipe de 84 collaborateur·trice·s.  

Tous les chemins mènent au Centre CoVID-19 des Pâquis, quel est votre parcours ?

D’origine jurassienne, j’ai évolué dans le monde judiciaire puis pénitentiaire avant de revenir à mon ambition première : la médecine. Je me suis installé dans le canton de Vaud afin de suivre mes études et m’y suis senti épanoui au point de ne jamais repartir. J’ai eu l’occasion d’évoluer à Lausanne et au CHUV ces dernières années dans le cadre de mes études puis j’ai eu le plaisir de découvrir la ville de Morges, ses alentours ainsi que l’EHC ; un environnement stimulant qui me convient particulièrement.

Quels ont été les instants forts sur le site des Pâquis ?

Les moments les plus marquants ont eu lieu au rythme des vagues, qui sont arrivées sans prévenir. Elles nous ont amené à être créatifs et réactifs pour accueillir jusqu’à 1’300 personnes par jour. La récompense était de constater que cela fonctionnait parfaitement. Il faut souligner que l’équipe, très hétérogène, a su faire preuve d’un engagement, d’une capacité d’adaptation et d’une résistance au stress sans faille. C’était extrêmement touchant de voir des collègues aux profils parfois atypiques s’épanouir dans une structure requérant un tel niveau d’exigence. Je me souviendrai d’une aventure où nous avons été au contact de la population dans son ensemble, sans distinction; non sans son lot de situations complexes, parfois improbables, parfois renversantes. C’est une fierté d’avoir contribué à mettre sur pied une structure à taille humaine, dans laquelle le patient a toujours été, même aux périodes les plus saturées, au centre de nos préoccupations.

Si c’était à refaire, vous accepteriez ?

Oui, sans aucun doute. L’expérience humaine, les enjeux sanitaires et politiques, la proximité avec les différents acteurs régionaux, mais surtout les rencontres enrichissantes, récompensent et surpassent l’énergie et le temps investis dans cette mission.

Quelques chiffres-clés sur le Centre CoVID-19 des Pâquis :

  • Plus de 400’000 passages au centre (vaccinations, dépistages et renseignements au guichet)
  • Plus de 150’000 vaccinations et quelque 230’000 tests

Photo © Patrick Gehri pour l’EHC

 

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